La topique freudienne du ça, du moi et du surmoi :
La révolution opérée par Freud est assez simple : la théorie psychanalytique consiste à détruire, à désintégrer le sujet humain, tel que Descartes puis Kant l’avaient définis, sujet défini comme être doté d’une faculté de représentation, à savoir la Conscience. La conscience dans la philosophie classique était une et unique, d’un seul bloc, sans faille. Freudintroduit justement une faille au sein même du sujet humain.
Freud a élaboré deux théories de l’inconscient : La première topique se divisait en trois parties (conscient, préconscient, inconscient) mais Freud a vite compris les limites de cette conception.
Il a donc crée une seconde topique (en 1923), bâtie sur le triptyque ça, surmoi, moi. C’est cette seconde topique qui marque le plus profondément la scission avec la philosophie classique. Freud définit en effet trois instances présentes en l’homme, lesquelles régissent ses comportements, à la fois conscients et inconscients.
Freud et le ça :
Voici comment Freud décrit le ça:
“C’est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité. [Lieu de] Chaos, marmite pleine d’émotions bouillonnantes. Il s’emplit d’énergie, à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale; il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir. Le ça ne connaît et ne supporte pas la contradiction. On y trouve aucun signe d’écoulement du temps” (phrases de Freud)
Le ça désigne la part la plus inconsciente de l’homme, c’est le réservoir des instincts humains, le réceptacle des désirs inavoués et refoulés au plus profond. Ces besoins pulsionnels ont besoin d’être canalisés, notamment via la sublimation (qui consiste à réaliser de manière détournée un désir pulsionnel). L’exemple donné par Freud est l’artiste sublimant ses pulsions via l’art.
Freud et le Surmoi :
Le Surmoi représente une intériorisation des interdits parentaux, une puissance interdictrice dont le Moi est obligé de tenir compte. L’être humain subit, en effet, durant son enfance, une longue dépendance qu’exprime le Surmoi. Le surmoi est cette voix en nous qui dit “il ne faut pas”, une sorte de loi morale qui agit sur nous sans comprendre son origine.
Freud et le moi :
Le Moi désigne la partie de la personnalité assurant les fonctions conscientes :
“Le moi a pour mission d’être le représentant de ce monde aux yeux du ça et pour le plus grand bien de ce dernier. En effet, le moi, sans le ça, aspirant aveuglément aux satisfactions instinctuelles, viendrait imprudemment se briser contre cette force extérieure plus puissante que lui. Le moi détrône le principe de plaisir, qui, dans le ça, domine de la façon la plus aboslue. Il l’a remplacé par le principe de réalité plus propre à assurer sécurité et réussite.”
Le moi assure la stabilité du sujet, en l’empêchant au quotidien de libérer ses pulsions.
Résumé de la théorie de Freud sur le ça, le moi et le Surmoi :
Chez Freud, le moi correspond à la partie défensive de notre personnalité, il est considéré comme la plus consciente. Il tente grâce à un rôle de médiateur de répondre aux intérêts respectifs du ça, du surmoi et du monde extérieur afin de trouver un certain équilibre. Le Moi est une “pauvre créature, devant servir trois maîtres». En effet, le moi doit supporter la menace provenant du monde extérieur, du ça et du surmoi. Le ça est le «lieu» d’où proviennent les pulsions, il répond principalement au domaine de l’instinctif et de l’inconscient. De plus, le ça, dans l’Interprétation des Rêves notamment, ne connaît aucune règle, ni de temps ni d’espace, ni d’interdit ; il est seulement régi par sa libido, c’est à dire l’énergie psychique souvent liée à la sexualité ou à l’agressivité, dans le but final d’atteindre le plaisir immédiat. Enfin, le surmoi représente l’agent critique, l’intériorisation des interdits et les exigences parentales, sociales et culturelles. Il est en partie inconscient, et se forme durant l’enfance et l’adolescence.
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